Santé
Tabagisme au Burkina: difficile combat pour le «paquet neutre»
Une bonne nouvelle pour les antitabac ! L’arrêté d’application introduisant le Paquet neutre de cigarette standardisé (PNS) a été signé le 7 avril 2015.
ida : l’origine de toutes les souches du VIH -1 circulant chez l’Homme enfin élucidée
Une étude internationale[1], conduite par des chercheurs de l’IRD en collaboration avec de nombreux partenaires[2] confirme que les variants O et P du HIV-1, virus responsable du sida, sont originaires de gorilles du sud-ouest du Cameroun. Ainsi, l’origine de toutes les souches du VIH-1 circulant chez l’Homme est élucidée. Ces résultats sont publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) le 2 mars 2015.
Le sida est l’une des maladies les plus dévastatrices de l’histoire de l’humanité. Depuis qu’il a été transmis à l’homme par des grands singes[3], le pathogène responsable, le virus de l’immunodéficience humaine (HIV-1), a infecté 75 millions de personnes. Il existe quatre variantes génétiques du HIV-1 : M (forme la plus répandue dans le monde, responsable de plus de 99 % des infections), N, O et P, limités essentiellement au Cameroun et aux pays voisins. Alors que l’origine simienne (chimpanzés du Cameroun) des groupes M et N a été identifiée il y a plusieurs années, le réservoir des groupes O et P restait inconnu jusqu’à présent.
A partir d’analyses génétiques issues de déjections de grands singes (chimpanzés, gorilles) du Cameroun, du Gabon, de la République Démocratique du Congo et d’Ouganda, les chercheurs ont montré que les variantes génétiques O et P du HIV-1 étaient originaires d’une transmission inter-espèce à partir de gorilles des plaines du sud-ouest du Cameroun.
Alors que le groupe P n'a été détecté que chez deux individus jusqu’à présent, le groupe O a pu se répandre chez l’Homme dans plusieurs pays en Afrique centrale et occidentale. On estime qu’il a infecté près de 100 000 personnes.
Cette étude montre que comme les virus SIV infectant des chimpanzés, ceux des gorilles sont aussi capables de traverser la barrière des espèces et peuvent provoquer des épidémies. Elle permet de mieux comprendre l'origine de cette maladie émergente, et de mieux évaluer les risques futurs pour la population humaine.
Nouvelles données sur la régulation de l’activité des gènes qui nous protègent du cancer du poumon
Une recherche dirigée par l’Université de Grenade et à laquelle ont participé les universités de Harvard et de Yale (États-Unis) apporte une information nouvelle pour mieux comprendre les altérations qui se produisent lors du développement du cancer du poumon, la tumeur responsable du plus grand nombre annuel de morts en Espagne. Ce travail ouvre la porte au développement de nouvelles stratégies thérapeutiques antitumorales basées sur l’activité des microARNs
Des scientifiques de l’Université de Grenade, avec la collaboration des universités de Harvard et de Yale (États-Unis), ont fourni de nouvelles données pour mieux comprendre les altérations qui se produisent lors du développement du cancer du poumon, la tumeur responsable du plus grand nombre annuel de morts en Espagne.
Les chercheurs ont découvert que de petites molécules de ARN, dénommées microARNs, sont capables de désactiver spécifiquement la fonction d’un gène dénommé SMARCA4, qui protège les cellules de devenir tumorales.
Cette découverte, développée dans des modèles précliniques, fonde le développement de futures applications pour le diagnostic et pronostic du cancer du poumon.
« Nous avions antérieurement découvert que les tumeurs pulmonaires des patients perdaient l’activité du gène SMARCA4, qui réalise des activités qui protègent les cellules de devenir tumorales. Ce nouveau travail démontre que cette perte de l’activité suppresseuse tumorale de SMARCA4 pourrait être due à l’activité de certains microARNs », indique le professeur Pedro P. Medina, directeur du travail et chercheur au département de Biochimie et de Biologie Moléculaire I de l’UGR.
« Ce travail a ouvert une nouvelle ligne de recherche dans notre laboratoire, moyennant laquelle nous prétendons explorer de nouvelles voies thérapeutiques basées sur la régulation réalisée par les microARNs », a-t-il ajouté.
Le groupe de recherche « Régulation de l’Expression Génique et Cancer » est composé de jeunes scientifiques récemment établis à l’Université de Grenade, et de chercheurs du département de Biochimie et de Biologie Moléculaire I.
Ce travail a été dirigé par le professeur Pedro P. Medina, et ses premières auteures sont les chercheuses de l’UGR Isabel Fernández et Eva Rufino, également membres du département de Biochimie et de Biologie Moléculaire I. Ont aussi collaboré des chercheurs de l’Université de Valence, de l’Institut de Recherche Biomédicale de Bellvitgey des universités américaines de Yale et de Harvard.
L’article a été publié ce mois-ci dans la prestigieuse revue Human Molecular Genetics, éditée par Oxford University Press, située au premier décile des revues internationales de génétique du monde entier.
Ebola: Favipiravir, essais concluants
Le favipiravir est le médicament anti Ébola trouvé grâce à une collaboration entre chercheurs japonais et français.
Ce médicament avait déjà été essayé sur environ 80 sujets au centre de traitement de Guéckedou dans le sud du pays.
Après les résultats jugés concluants par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), ce médicament sera administré dans uniquement les centres de traitement.
Interrogé par la BBC, Yves Levi, le président de l’INSERM, a précisé que ‘’ce médicament qui s’administre par voie orale doit être donné par des médecins, des soignants à des heures très précises pour obtenir les résultats escomptés’’.
Toutefois, cet antiviral réduit la mortalité de moitié chez les adultes et adolescents présentant un faible taux de multiplication du virus, et accélère leur guérison, mais le médicament ne paraît pas avoir d'efficacité chez les malades ayant une charge virale plus élevée dans le sang.
L’OMS a annoncé, vendredi 6 février 2015, que la fièvre hémorragique avait fait 9.004 morts en Guinée, au Libéria et en Sierra, mais que toutes les données ne sont pas disponibles surtout au Libéria.
Le chemin pour parvenir à l’éradication complète de la maladie risque donc d’être encore long.
Source BBC
Paludisme : un nouveau traitement pour retarder les résistances
L’apparition de parasites du paludisme résistants aux médicaments est l’un des principaux freins à la lutte contre la maladie. Afin de retarder ce phénomène, il est essentiel de ne pas constamment exposer le pathogène aux mêmes molécules. Pour ce faire, des chercheurs de l’IRD et leurs partenaires camerounais de l’OCEAC testent de nouveaux traitements. Ils viennent de montrer l’efficacité d’une « bithérapie », qui associe l’artésunate (un dérivé de l’artémisinine préconisée par l’OMS) à la Malarone® (ou Malanil®). Cette dernière était administrée jusqu’à présent uniquement en prophylaxie chez les voyageurs ou en traitement dans les pays industrialisés, du fait de son prix élevé. La tombée dans le domaine public de son brevet en 2013 permet d’envisager son utilisation thérapeutique pour les populations en zone d’endémie.
A l’échelle mondiale, le nombre de cas de paludisme recule depuis plusieurs années. Toutefois, un spectre hante l’esprit des chercheurs : la résistance aux médicaments des parasites du paludisme. Ceux-ci, en particulier celui du nom de Plasmodium falciparum , sont en effet capables de devenir résistants à tous les traitements qui existent actuellement. Pour retarder au maximum l’émergence et l’extension de ces résistances, il est nécessaire de diversifier les médicaments et de rationaliser leur utilisation.Car moins les pathogènes seront exposés aux mêmes molécules, moins ils développeront de résistances.
Efficacité prouvée
Pour ce faire, des chercheurs de l’IRD et de l’Organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique centrale (OCEAC) évaluent depuis plus de 20 ans l’efficacité de thérapies alternatives au Cameroun. À l’heure actuelle, le traitement préconisé par l’OMS est fondé sur l’administration d’une association médicamenteuse, appelée « bithérapie », à base d’artémisinine. L’équipe de recherche vient de montrer l’efficacité de la combinaison d‘un dérivé de l’artémisinine, l’artésunate, avec la Malarone® (ou Malanil®). Celle-ci est à ce jour utilisée surtout en prophylaxie chez les voyageurs se rendant temporairement dans un pays d’endémie, mais aussi en thérapeutique pour traiter le paludisme d’importation dans les pays industrialisés, en raison de son coût jusqu’à présent inabordable.
Une combinaison gagnante
Administrée seule, la Malarone® a engendré quelques échecs thérapeutiques (10,3 %) parmi les 340 jeunes patients camerounais de l’étude, des enfants âgés de moins de cinq ans. Ces échecs ont été majoritairement dus à des réinfections au cours du traitement. Mais en combinaison avec l’artésunate, ce médicament s’est même avéré plus efficace que la bithérapie classique et le nombre de cas de rechute sous 28 jours moins élevé.
Des souches de P. falciparum résistantes à la Malarone® existent également. Mais associer cette dernière de manière systématique à un dérivé de l’artémisinine garantit au patient une certaine efficacité du traitement : il est en effet peu probable, à l’heure actuelle, de rencontrer une souche résistante à ces deux médicaments à la fois.
Le brevet de la Malarone® est tombé dans le domaine public en 2013. Des génériques commencent à voir le jour, ce qui entraîne une baisse de son prix. Son utilisation en association thérapeutique avec un dérivé de l’artémisinine est donc désormais envisageable à destination des populations vivant dans les pays d’endémie.
Pour plus d'info http://www.ird.fr/la-mediatheque/fiches-d-actualite-scientifique/473-paludisme-un-nouveau-traitement-pour-retarder-les-resistances