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Ses eaux turbides et froides sont les plus poissonneuses du monde : le système du Courant de Humboldt, qui longe les côtes péruviennes et chiliennes, affiche une productivité biologique exceptionnelle grâce à un phénomène très intense d’upwelling côtier – remontées d’eaux profondes riches en nutriments. Grâce à des modèles à haute résolution de la circulation océanique et de la teneur en oxygène de l’eau, des chercheurs de l’IRD et leurs partenaires viennent de quantifier la sensibilité de cet écosystème à diverses perturbations dans le Pacifique équatorial. Ces travaux doivent permettre la mise en place, à terme, d’une plateforme régionale de modélisation intégrant les composantes océanique, biogéochimique et atmosphérique du système d’upwelling du Pérou-Chili.

Un écosystème bien particulier

Le courant de Humboldt offre au Pérou et au Chili les eaux les plus poissonneuses de la planète. Cet écosystème, qui fournit à lui seul 5 à 10 % des prises mondiales, doit sa productivité exceptionnelle aux nutriments apportés par des remontées d’eaux profondes froides et riches en éléments nutritifs le long des côtes. Mais ce phénomène, appelé « upwelling », présente une intensité très variable du fait de la variabilité des courants à l’échelle du bassin Pacifique, à laquelle s’ajoutent d’autres mécanismes de forçage d’origine océanique et climatique.

Une zone peu oxygénée maintenue depuis l'équateur

Pour mieux comprendre comment ces mécanismes interagissent et influencent le processus d’upwelling et donc la productivité biologique du système de Humboldt, l’IRD et ses partenaires péruviens, l’IGP et l’IMARPE, mènent depuis les années 2000 des travaux de modélisation. Une première étude à haute résolution vient de montrer, qu'au large du Pérou, la couche océanique dite « de minimum d’oxygène » où la vie est restreinte, est sensible à l'intensité du courant saisonnier  venu de l’équateur qui apporte des eaux peu oxygénées à l’écosystème  lire  la suite sur alphagalileo