Démographie : les parlementaires engagés pour une croissance maîtrisée
Avec une moyenne de 5,5 enfants par femme, selon les statistiques régionales, l’espace CEDEAO figure parmi les zones à fort taux de fécondité dans le monde. En 2050, les projections font état d’ailleurs de près du milliard d’habitants dans la région, contre 335 millions à ce jour. Conscients du « contraste entre le niveau de croissance économique et celui de la population », les parlementaires des 15 pays de la CEDEAO, de la Mauritanie et du Tchad ont décidé de prendre à bras-le-corps le problème. Ainsi, au terme de leur rencontre de Ouagadougou sur la problématique, tenue les 20, 21 et 22 juillet 2017, ils ont pris plusieurs engagements, dont au premier rang, leur implication pour la maîtrise de la natalité. Des conclusions des travaux, lues par le président du comité d’organisation de la rencontre, le député Ousséni Tamboura, les participants ont, en effet, approuvé les mesures pour « la réduction des indices synthétiques de fécondité respectifs à trois enfants au plus par femme d’ici à 2030 ». Une invite a été faite dans ce sens aux pays de la CEDEAO, de la Mauritanie et du Tchad. Pour ce qui relève de l’action parlementaire, ils ont décidé de soutenir activement les stratégies et interventions de leurs gouvernements, d’engager des plaidoyers au niveau national et d’œuvrer à l’élaboration d’un plan cohérent de mobilisation des partenaires techniques et financiers et à l’augmentation annuel d’au moins 5% des budgets alloués à la mise en œuvre des plans nationaux de repositionnement et de planification familiale. Chaque parlement, aux dires du député Tamboura, devra aussi organiser un dialogue national sur le dividende démographique, une notion qui implique une croissance économique rapide résultant de la maîtrise de l’accroissance naturelle de la population. Pour s’assurer de la mise en œuvre effective de ces engagements, les parlementaires ont, du reste, prévu la création d’un comité interparlementaire de suivi des actions. De l’avis du président de l’Assemblée nationale burkinabè, Dr Salifou Diallo, la maîtrise de l’évolution de la population en Afrique sonne aujourd’hui comme une nécessité pour les Etats. Car, si la structure démographique actuelle, a-t-il soutenu, peut être « un formidable potentiel », il pourrait constituer aussi « une bombe sociale à retardement ». C’est pourquoi, pour lui, l’engagement des parlementaires est salutaire dans la mesure où, a-t-il dit, « avec moins de personnes à scolariser, nourrir et soigner, on dispose de plus d’opportunités pour favoriser ou pour induire une croissance économique forte ».
Relever l’investissement dans la santé
Pour optimiser le rendement du capital humain dans leurs pays respectifs, les parlementaires ont convenu de la nécessité de garantir la bonne santé de la population. Cet impératif avait été relevé, en 2001, par les chefs d’Etat africains, réunis à Abuja au Nigéria dans le cadre du sommet spécial sur les réponses aux défis posés par le VIH/SIDA, la tuberculose et autres maladies connexes. A l’occasion de ladite rencontre, le document qu’ils ont adopté et connu sous le nom de « Déclaration d’Abuja » traduisait, entre autres, leur engagement à accorder au moins 15% du total des budgets nationaux au secteur de la santé. Seize ans après, « aucun pays de la région n’est parvenu à respecter cet engagement », a déploré le directeur général de l'Organisation Ouest-africaine de la santé (OOAS), Xavier Crespin. Pourtant, à l’écouter, des défis demeurent sur le plan sanitaire. A titre d’exemple, il a rappelé que sur les 1 500 femmes qui meurent par jour, à l’échelle mondiale, en donnant naissance, 99% des décès surviennent dans les pays en développement. Les raisons, a-t-il précisé, sont socioculturelles comme les grossesses trop nombreuses et rapprochées mais aussi économiques et structurelles comme l’insuffisance des infrastructures sanitaires et leur faible équipement. Au regard de « l’urgence », la rencontre de Ouagadougou a aussi débouché sur une série d’engagements des parlementaires en vue de renforcer les systèmes de santé des pays ouest-africains. La première de leur intervention va consister à « œuvrer à travers l’exercice du droit d’amendement des lois, à faire des arbitrages conséquents aux projets de budgets des Etats afin d’obtenir des accroissements annuels successifs d’au moins 2% des budgets alloués au secteur de la santé, avec en perspective d’atteindre l’objectif minimum de 15% de la Déclaration d’Abuja à l’horizon de 2025 ». Ils ont, en sus, décidé de contrôler « rigoureusement » la mise en œuvre des politiques en matière de démographie et de santé pour s'assurer de la bonne utilisation des crédits alloués à la santé au profit des populations et d’accorder une attention particulière aux problématiques liées au financement des systèmes de santé nationaux à travers la prise en compte et l'inscription effective de cette question au rang des priorités des Etats. De plus, l’engagement a été pris pour un plaidoyer constant auprès des différents exécutifs en vue de parvenir à une augmentation croissante des budgets nationaux consacrés à la santé conformément à la Déclaration d'Abuja. Les parlementaires ont également décidé de créer, dans chaque parlement, un comité de suivi présidé par la commission en charge de la santé et chargé de la rédaction d'un plan d'actions élaboré conformément aux recommandations issues de la rencontre de Ouagadougou. Du reste, un mandat a été donné au parlement du Burkina de suivre la mise en place effective des comités nationaux de suivi au plus tard le 31 décembre 2018. Dans l’intervention des représentants de structures diplomatiques et institutionnelles, au cours de la cérémonie de clôture de la rencontre, la pertinence des objectifs qui ont guidé la réplique des parlementaires ont été salués. « Nous fondons beaucoup d’espoir dans cet engagement collectif », a déclaré, pour sa part, la coordonnatrice-résidente du système des Nations unies, Metsi Makhetha.
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Tabagisme au Burkina: difficile combat pour le «paquet neutre»
Une bonne nouvelle pour les antitabac ! L’arrêté d’application introduisant le Paquet neutre de cigarette standardisé (PNS) a été signé le 7 avril 2015.
Relecture code électoral: les signataires de la Transition tiennent au vote
Concours international francophone « Des plumes au service du développement durable »
L’Organisation Internationale de la Francophonie lance le concours « Des plumes au service du développement durable ». Ouvert aux professionnels de la presse écrite papier ou web, il récompensera les cinq meilleures analyses journalistiques publiées en langue française sur un ou plusieurs des dix-sept enjeux du développement durable, les succès, les échecs et les perspectives des actions de développement.
Cinq prix seront remis le 26 septembre 2015, aux Nations Unies, en marge du Sommet spécial sur le développement durable. Parmi eux, un Prix « Jeunesse et climat » récompensera le meilleur article rédigé par un jeune journaliste dans le cadre de la campagne « J’ai à cœur ma planète », en prélude de la COP21 à Paris.
Plus d’informations et fiche de candidature à télécharger sur le site www.francophonie.org/Concours-international-de.html
Date limite de candidature : 30 juin 2015.
À diffuser via #objectif2030
Les Canadiens très âgés transforment le pays
Le nombre de Canadiens de 85 ans et plus est passé de 139 000 en 1971 à 702 000 en 2013. Ils représentent aujourd’hui 2% de la population totale. « Ils forment une réalité démographique dont on doit tenir compte dans l’élaboration des politiques publiques », mentionne le démographe Jacques Légaré, de l’Université de Montréal, qui présente aujourd’hui un rapport sur ce phénomène au Réseau Changements de population et parcours de vie, qui réunit à Ottawa une centaine d’experts.
Avec son équipe, le spécialiste du vieillissement de la population a colligé les plus récentes études qui démontrent que les Canadiens très âgés (« Oldest Olds », selon l’expression anglaise) sont appelés à prendre une place grandissante. « Il faut les distinguer des ‘‘65 ans et plus’’ car ils ont des caractéristiques distinctes en matière de scolarité, de statut socioéconomique et d’état de santé », poursuit-il.
Au cours des prochaines années, cette nouvelle catégorie démographique verra arriver les baby-boomers qui généreront de nouveaux enjeux de société. « Plus scolarisés, plus fortunés et en meilleure santé, globalement, que les plus âgés des Canadiens actuellement, ils requerront de nouveaux services », ajoute Yann Décarie, de l’Institut national de la recherche scientifique, second auteur du rapport.
Les auteurs estiment que le Canada doit se doter d’une plateforme multidisciplinaire de chercheurs et de décideurs publics ayant des intérêts communs face aux répercutions du vieillissement de la population. Il existe une telle structure en Angleterre où le New Dynamics of Ageing a mis sur pied le Modeling Ageing Population to 2030, concentré autour des conséquences du vieillissement de la population. « Il est plus que souhaitable que ce type de programme de recherche trouve écho au Canada », écrivent-ils en conclusion.